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16 avril 2017

L'énigme de Pâques

Lumiere dans les arbresL'énigme de Pâques, bien plus que la Passion du Christ et sa victoire sur la décomposition naturelle des corps ; où le sens a plus d'importance que le récit lui-même ; c'est celle qui nous fut révélée le 6 avril 1722 ; Pâques de cette année là ; par le navigateur néerlandais Jakob Roggeveen : Rapa Nui (« la grande île »), autrement dit l'Île de Pâques. Un monde complètement isolé, où ne poussait pas grand chose. Ni légumes, ni fruits ; il n'y avait pas d'arbres, et pas d'animaux sauvages propres à la consommation éventuelle. Dans l’extrême nord du globe des hommes ont vécus carnivores et piscivores exclusifs sur des terres gelées dépourvues de végétation ; mais là ?
J'ai découvert l'existence de cette terre dans les années soixante, dans une édition de l'Album des jeunes (Sélection du Reader's Digest) ; édition 1966 je crois, mais je ne suis pas certain. D’autre-part, cela ne signifie pas que je l'ai lu en 1966 précisément ; c'était de l'occasion. Celui là, je l'ai possédé en propre, au contraire d'autres, et lu dans tous les sens de multiples fois. Il y avait dedans la méthode pour construire « l'arc de Gamboux » si ma mémoire est bonne. Base qui fut à l'origine de l'arc le plus efficace et le plus précis que j'ai eu étant enfant. J'ai même tué une pie venue bouffer les œufs dans le poulailler avec ! Hé oui, je réagissais en paysan ordinaire en ce temps là... aujourd'hui je me contenterais de lui faire peur.

album1966Cet album, je m'étais débrouillé seul pour l'avoir. Honnêtement bien sûr. Enfant très isolé, je me suis jeté dans deux passions, la nature et la lecture ; la musique aussi, mais je n'eus, en dehors de l'école où deux instits successifs en étaient passionnés ; l'une était pianiste ; nous en ouvraient les portes, et de l’église où les chants et l'harmonium me fascinaient, accès à la beauté des sons que plus tard, beaucoup plus tard.
De fait, très tôt, je mis en place toutes sortes de filières pour me procurer des lectures d'occasion. Gratuitement ou moyennant paiement. Une bonne partie de l'argent de poche que j'arrivais à me procurer y passait en dehors des bonbons (je préparais déjà mon diabète, furieusement). Quand on me dit aujourd'hui : « tu as de la culture », je me marre ! Je la trouve dérisoire au regard de mon ignorance. Cependant j'ai beaucoup lu dès mon plus jeune âge. Dévoré tout ce qui me tombait sous la main, y compris des choses qui ne convenaient guère à l'âge où je l'ai lu. Aujourd'hui il faudrait au minimum un gros semi-remorque pour transporter tout ce que j'ai lu ; pas un de chez nous, un de ces monstres américains customisé qui font la fierté de leurs routiers.
Et donc, l'île de Pâques ayant dès le début constitué une des plus grandes énigmes soumises à ma sagacité, j'ai bouquiné tout et n'importe quoi que j'ai pu me procurer. Du plus terre à terre souvent indigent quant aux explications si mal étayées par des démonstrations jamais confortées d'expériences probantes ; à savoir, refaire l'édification d'une statue parmi les plus grosses dans des conditions similaires ; aux plus abracadabrantes, faisant appel à d'hypothétiques humanoïdes venu des tréfonds d'une lointaine galaxie, pas plus étayées.
Le point qu'aucun n'explique tient à ce dont je parlais plus haut : l'alimentation. Que 4000 gugusses, c'est le chiffre de la population qu'on attribue au territoire au 18° siècle, aient dressé des monolithes dont on sait aujourd'hui qu'ils sont bien plus haut qu'ils ne paraissent ; on les sait aujourd'hui demi-enterrés et pourvu d'un corps sculpté et enterré ; n'est pas plus intriguant que nos menhirs. Déjà là, il y a un sacré problème. Mais ça a été fait, et pas par les Celtes, n'en déplaise à quelques identitaires confusionnistes nostalgiques du simplisme de Michelet. La science génétique a démontré tout récemment que les acteurs du néolithique étaient bruns de peau ; on est loin des Astérix et Vercingétorix, blonds de poils roussis à l'urine de vache ou la chaux. J'ai été heureux d'ailleurs d’apprendre cela. Au delà de mes lectures, je suis allé à Carnac, en 1979 notamment. J'y ai commis un crime et j'ai un témoin. En ce temps là j'étais adepte de la varappe sauvage, ça m'amusait. Je ne savais pas que ça existait quand j'ai inventé la pratique, des années auparavant, le long des murs de notre ferme, tout jeune. Et là donc, j'ai escaladé un des plus gros menhirs ! Debout au sommet, contemplant le champ des pierres levées, je fus pris d'une sorte de vertige qui transporta ma conscience loin dans le temps et envahi d'une vision tridimensionnelle, comme si j'y étais. Je voyais une procession d'hommes vêtus de pagnes, bruns de peau, noirs de poils, portant de grandes torches. Je me dis que je ne pouvais m'être projeté si loin dans le passé, et troublé je redescendis péniblement en tremblotant, tout bouleversé. Pensez si je fus heureux, bien des années plus tard, de découvrir que la science confirmait que les hommes de ce temps étaient des colorés, pas des cachets d'aspirine ! Mais les européens avaient suffisamment de nourriture pour fournir un rude travail et étaient nombreux ! Ils maîtrisaient l'élevage et l'agriculture et en tiraient une abondance suffisante. Une œuvre étalée sur des décennies, voire des siècles, était envisageable, réalisable.
Mais sur l'île de Pâques, que mangeaient-ils ? Pour durer quelques siècles et dresser des effigies dont le sens échappe complètement !
Les Pascuans eux-mêmes ont oublié. Il y a un peu plus de quinze ans, j'ai discuté avec quelques uns d'entre eux ; un groupe de musiciens venus se produire à Jonzac. L'un d'eux m'a parlé de cannibalisme, ce qui le faisait rire parce que, me disait-il, leur peuple est en réalité bien plus pacifique que ne le furent, par exemple, les Papous, et qu'ils ont été surtout victimes de l'Histoire imposée par les envahisseurs.
Quand on y réfléchit, on se dit qu'effectivement, s'ils s'étaient bouffés les uns les autres, ils auraient très vite manqué de vivres.
Alors ? Alors je ne sais pas, voilà.

PAQUES SPIRALE

C'est bien plus mystérieux que le message Christique dont vous avez perdu le sens et qui pour moi, cadre parfaitement à son époque pour la partie relative à la passion. Un prêcheur traqué qui transmet son ultime message un soir où il sait qu'il va être vendu par un pote pour une poignée de lovés ; si ce n'était lui, ç’aurait été n'importe qui, trop le cherchaient pour l'éliminer ; torturé et mis à mort par une bande de salauds. En ce temps là, la crucifixion était monnaie courante pour les blasphémateurs ; ce qu'il est toujours pour certains non-chrétiens ; comme les dissidents politiques (voir Spartacus par exemple). Il était incontournable qu'il soit un jour soumis au supplice. Forcément livré, parce qu'en ce temps où la photographie n'existait pas, reconnaître un homme était difficile quand on ne l'avait jamais vu, et une arrestation discrète, du point de vue des autorités corrompues, était nécessaire. L'arrêter au milieu de ses partisans en plein prêche aurait provoqué des troubles. Rien n'a changé de nos jours, où dans n'importe quelle dictature, n'importe quel militant qui est soutenu publiquement par une mobilisation importante est de préférence éliminé ou incarcéré le plus discrètement possible. Si vous ne le croyez pas c'est que vous n'avez jamais bougé le petit doigt pour quelque cause que ce soit.
Quant à ce que vous qualifiez d'allégorique ou fantastique ; la suite, soit la résurrection, en ce qui me concerne, j'ai vu tellement de choses incroyables, tellement de choses merveilleuses, dépassant la raison raisonnante, miraculeuses, que finalement, ça me semble tout à fait possible. C'est le sens qui compte, de toute façon.
Ce qui compte c'est que je puisse le laisser là aujourd'hui, comme un testament. Mes certitudes et mes doutes. Mes espoirs et mes vœux. C'était pas gagné d'avance. Bébé prématuré mort-né dans des conditions dignes d'un chien galeux abandonné ; il y a quelques années que les toubibs m'ont promis que je mourrais dans quelques mois... Et je suis encore là. Mais la faucheuse arrive comme un vent coulis sous la porte et fait frissonner ma carcasse vieillie prématurément.
Pâques, finalement, c'est ce que disais dans mes précédents messages, sur ce blog et sur l'autre...
Pour moi ce n'est pas une énigme, c'est une réponse.

Comme un tableau_2

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