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9 août 2014

Matous dans tous leurs états...

deux_jeudi 006

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;
L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;

Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

  • Les chats
  • Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

chat-matou-(4)

La nuit errent tous les mistigris. La nuit tous les matous sont gris de liberté à laquelle on les a abandonnés mais au matin c'est un gros chagrin quand en quête d'un câlin ils trouvent porte close. A l'heure des poltrons minets on les entends lamentablement miauler de se sentir délaissés. Il arrive aussi que sous la lune leurs ébats ou leurs combats troublent le silence relatif du quartier. Accessoirement ils éventrent les poubelles laissées à traîner par les indélicats (euphémisme). Les gens vivent encore leurs compagnons citadins comme si ils habitaient dans une ferme isolée ou les félins s'ébattaient dans les fenils et greniers sans aucun danger.

chat-39rue_Gambetta (1)

Ils les laissent errer sur des rues, routes  et avenues fréquentées par des chevaux d'acier bien trop pressés qui n'ont pas toujours le temps de les éviter. Ça finit pitoyable boule de poils désarticulée dont les passants ne se soucient guère... J'en ai trouvé sur les bords de route,  dans des poubelles, des buissons et même un container à papier dont il bouchait l'ouverture. Avec la mode de la puce ; préfiguration de celles qu'on nous implantera bientôt, enfonçant Big Brother ; il devient difficile au simple particulier de les identifier. Autrefois, avec le tatouage, il suffisait de téléphoner au fichier et c'était joué. Quoique beaucoup sont encore des "objets vadrouillant non identifiés" né au hasard d'un croisement aléatoire et livrés plus à eux même que leur propriétaire qui se soucie d'eux quand il y pense. Je me souviens de ce gars dont nous avions évité le matou de justesse et qui nous avait fait signe que c'était absolument sans importance.

chat-perdu (1)

 Après on trouve des placards comme ça de loin en loin dans tout un quartier , souvent en vain ; et certains s'amusent à les arracher...

matou-breche (11)

Certains finissent semi-sauvage ou même complètement ensauvagés où, faut bien bouffer, ils contribuent à la destruction de rongeurs considérés comme nuisibles, certes, mais les buses et les renards s'y emploient autrement mieux, mais aussi bien de courtilières, d'insectes et papillons que de petits oiseaux déjà bien en péril. Tour à tour déifié et associé aux démons au fil des âges, embaumés ou brûlés, parce qu'on lui prête, à tord ou à raison, la faculté de communiquer avec l'invisible. Lui vit sa vie de chat plus ou moins heureuse. L'homme vit mal sa vie d'homme et n'a toujours pas appris à gérer correctement sa relation au chat. Trop d'antropomorphisme et d'idées reçues. Il est devenu à la mode ces dernières années, poussé comme toutes les modes, par les médias au service des actionnaires des industries. La croissance exponentielles des aliments pour animaux contribue énormément à la surpêche,  à la production animalière industrielle ; qui est moins pourvoyeuse d'emplois que l'élevage traditionnel ; aux développement et à la croissance de l'industrie chimique à travers une médicalisation de sa vie aussi poussée et même plus que la nôtre ; et même au massacre des kangourous ! Le seul coupable c'est nous. Comme le chien son cousin, autrefois il partageait la pitance de la maison qui l'accueillait, aujourd'hui il est tributaire d'une onéreuse alimentation spécialisée. Comme nous, on recours à la contraception hormonale plutôt que mécanique, ce qui n'est pas pour rien dans la destruction des biotopes. Les pauvres matous n'y sont pour rien. C'est l'homme qui se comporte en irresponsable. Parce que c'est pas que je n'aime pas les chats... Celui d'en tête est l'un de ceux que j'ai consolé de ses misères, et je ne compte pas ceux que j'ai sauvés. Mais c'est devenu tellement obsessionnel de nos jours ; tout le monde veut son animal pour avoir l'impression d'aimer quelque chose, que je ne saurais m'inscrire dans cette pléthore pullulante de comportements stéréotypés qui risquerait en plus de m'apporter davantage d'inquiétudes et de souffrances morales. Je suis bien assez malheureux des morts que je trouve régulièrement, des matous blessés et malades que je croise au coin des rues ; pas besoin d'en rajouter. Surtout qu'il pourrait souffrir de ma mort, moi dont la vie est un miracle permanent. Je me veux disponible pour une compassion universelle plutôt que pour un seul être pour mon unique satisfaction. Bien assez que je suis marié ; mais nous regardons ensemble dans la même direction, et le partage se fait sur ce terrain là : se soucier de l'univers entier tout en agissant ici et maintenant à notre échelle.

chat-matou-(1)

 

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