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16 janvier 2015

#Je suis... La charogne peut-être ?

cimetiere aulnay

Esprit de Charlie es-tu là ? Si tu es là, tire un coup, ça fera jouir la charogne. Les fossoyeurs de la pensée raisonnée sont déchaînés ; la raison et le respect définitivement enterrés. Vous allez me faire croire que des gens qui font le pugilat pour s'entre-arracher le dernier Charlie ; un baveux quasi ignoré il y a peu ; c'est par compassion pour les victimes ? Par solidarité avec le canard ? Vous me prenez pour quoi là ? Pour vous ? Mais je ne suis pas vous, mes chéri(e)s. Je ne suis pas vous et j'ai osé l'afficher. On n'a pas manqué de m'insulter. Et bien oui, Je ne suis pas plus Charlie que je n'étais Américain le 11 septembre ! Je suis moi, c'est à dire rien, mais aux ordres de personne et surtout pas de la pensée distillée par le pouvoir et soutenue par les médias. Je suis moi, choqué par un crime horrible, nauséabond et inqualifiable, mais je ne suis pas Charlie. Je suis en deuil de crime, pas en deuil de Charlie. Tous les jours des gens sont massacrés au profit des multinationales ; suffit de voir mon mur FB et les pétitions et infos que j'y diffuse ; ce sont AUSSI des crimes inqualifiables, mais c'est pas chez nous, ça ne sert pas les intérêts politiques locaux alors on les ignore. Un homme a été fouetté pour ses convictions ; c'est sur mon mur FB , ma source est ici ; on fait quoi pour lui, dites ?? Je suis cet homme là, je ne suis pas Charlie. Je suis Clarissa, policière municipale, modèle d'intégration, de réussite, tuée sans rime ni raison, je ne suis pas Charlie. Je suis Ahmed, le policier sauvagement abattu en service commandé, je ne suis pas Charlie. Je suis les gosses qui crèvent pour l'extraction du coltan, nécessaire à vos I Phones, mais aussi l'or et les diamants par exemple, pas Charlie. Je suis les indiens dépossédés pour le profit, pas Charlie. Je suis Frédéric, l'agent d’entretien oublié dans cette affaire. Je suis cette petite fille, enfant kamikaze, contrainte ou fanatisée, qui a explosé samedi 10 janvier, en plein marché, dans la ville de Maiduguri, au Nigeria. Je ne suis pas Charlie. Je suis les enfants soldats, les enfants esclaves, les enfants prostitués, partout pour le plus grand profit du Moloch. Je ne suis pas Charlie. J'ai prié en silence dans mon coin et n'ai pas participé à votre mascarade ridicule quand on sait de quoi Charlie est l'héritier. Quand on a fricoté avec la mouvance libertaire des années 70 dont c'est issu et bien dévoyé maintenant. Je ne suis pas Charlie et si ça vous plaît pas c'est le même prix ! Je ne suis par Charlie parce que je n'aimais pas son mode d'insulte permanent envers tout ce que d'autres peuvent avoir de sacré. Allez y maintenant, venez donc m'embastiller qu'on rigole... Liberté, liberté chérie, pas pour tout le monde aux mêmes conditions ; quand je vois ce qui a défilé pour cette occasion, je me dit que les morts doivent se retourner dans leur tombe à peine refroidis. D'ailleurs même parmi le « peuple », combien étaient là par pure xénophobie ? Je ne suis pas Charlie. Le journal en tant qu'entité, dans cette affaire, a prospéré sur la mort de ses compagnons de route, récoltant de quoi tenir plusieurs années sans vendre. Parce que j'ai comme un doute sur la fidélité de ce lectorat d'opportunité.

RUBAN

Ma chérie m'a dit que la ruée sur Charlie ça l'a fait penser à la ruée sur le dernier I phone. Ils s'autojustifient par la bonne conscience, un peu comme le Téléthon qui finance les OGM, les gens ne voient pas le danger des OGM, juste la pub de bonnes consciences. Ils achètent ça comme autrefois les indulgences au temps des dérives de la "Renaissance". Je me suis fait engueuler par l'une d'elles sur FB ; je lui ai demandé où elle était quand je me faisais casser la gueule à Creys, avec les sympathisants anti-nucléaire ; où elle était quand j'étais à St Bernard pour que les enfants aient un toit ; où elle était y'a 50 ans, quand j'ai pris seul contre tous la défense de quatre noirs qui venaient de débarquer à l'école (hé oui ! j'étais pas vieux). J'aurais pu lui demander aussi où elle était quand j'ai participé aux actions catholiques et de la Croix Rouge ; contre la volonté de mes parents ; pour le Biafra ; j'étais pas vieux non plus*;) Clin d’œil ... J'attends encore une réponse aimable digne de quelqu'un qui défend la "liberté de penser". Liberté de penser comme la majorité en fait. Si t'es pas Charlie, t'es un sale con qu'elle m'a dit, même si t'as milité toute ta vie, près de 60 piges, contre l'injustice et l'iniquité, le racisme, la peine de mort, la torture ; actuellement je bouge pas mal avec l'ACAT France et Amnesty International un peu et aussi les Cyber Acteurs beaucoup et aussi Ensemble contre la peine de mort - ECPM... Mais je suis un con pigé ? Mézigue j'entrave pas mais eux ils ont la vérité ! Je pense à Taubira qui a soutenu ces jours-ci qu'on peut se foutre de tout. Ah ouais ? On a vu quand elle a été caricaturée elle, la tronche qu'elle a tirée ! Elle a même fait un procès. Bon, je désapprouvais la caricature ; ce ne sont pas des méthodes, pas des arguments politiques, ce sont des moyens indignes. mais justement : pas deux poids deux mesures SVP ! J'en ai fait de la caricature, ça n'a jamais été méchant. Il semble qu'on entérine le droit de salir... certains, pas d'autres.
Le plus sinistre est qu'il y en a eu pour tenter d'excuser les assassins. Comme d'hab' on nous sort le couplet de « l'enfance malheureuse » ; enfance misérable, des frères Kouachi, de père absent et de mère prostituée, dans un immeuble populaire du 19e arrondissement de Paris. Comme si tous les fils de putes devenaient des pieds nickelés dégénérés et fanatisés ! On a aussi prétendu justifier l’assassin de Clarissa, la jeune policière municipale, au prétexte qu'il y a 15 ans ; je me souviens de l'affaire ; il a été pris dans un braquage qui a mal tourné et où un pote à lui s'est fait descendre. Ça avait déclenché des émeutes dans la contrée, le policier avait été honteusement poursuivi mais avait bénéficié d'un non lieu qui s'avérait justifiée à l'analyse des faits par la légitime défense. C'est trop facile cette psychologie de comptoir, pour ne pas voir que nous avons laissé couver un feu qui risque d'incendier notre société par démission de valeurs que nous avons foulées au pied. Je prends le contre-pied de Darwin en considérant que le bon sens est la chose la moins bien partagée ; et par conséquent la citoyenneté qui est en friche dans une large fraction de la population. Il suffit de visiter mon autre blog pour s'en rendre compte dans un domaine précis.
Il y a aussi ces charognards qui spéculeraient sur la vente aux enchères du numéro des survivants. Déjà, je me demande quel imbécile peut payer une plaque pour un baveux bientôt tiré à dix millions d'exemplaires ? J'ai d'ailleurs parié un trèfle à 5 feuilles (rien que ça *;) Clin d’œil ) que j'en trouverais dans les poubelles d'ici, au plus, quelques semaines. Je connais assez bien le marché de la collection pour savoir qu'il faut que quelque chose soit très rare pour coter haut. Mais je me demande aussi si les médias ne diffusent pas des fakes et des hoaxs pour faire monter la mayonnaise et surtout empêcher que quelques pauvres se fassent un peu de fric (bien moins qu'annoncé bien sûr) sur le phénomène de mode ; la plupart des acheteurs étant à cent lieues de la pensée qui sous-tend Charlie dans leurs convictions intimes. Price Minister et quelques autres ont interdit la revente de Charlie. On sait que ce site notamment fait tout, comme le bon coin par exemple, pour ruiner les petits entrepreneurs et tirer les prix vers le bas. J'y ai des comptes, je sais de quoi je parle.

 

DEUIL2

 

N'importe comment, toute votre mascarade est à cent lieues de l'esprit libertaire des années 70, dont prétendait se réclamer l'équipe de Charlie. Cette mouvance que j'ai côtoyée à travers des actions pacifistes notamment, où j'ai rencontré Cabu, Aguigui Mouna et quelques autres ; mais aussi dans la mouvance écolo qui n'était pas encore structurée en un parti politique et bien plus engagée sur le terrain. Et bien d'autres occasions et circonstances.

 

ANARCHIE_2

« Mais c'était le bal des faux-culs aussi. Il y avait des gens qui n'appliquent pas la liberté dans leur propre pays et qui étaient là pour défiler avec nous. Ils n'avaient pas leur place là ». A dit Laurent Léger ,Grand reporter à Charlie Hebdo, qui n'était pas présent à la « grande marche républicaine ».
« Ce carnage a donné lieu à une belle opération de récupération des turpitudes atlantistes et pétromonarchiques en ce que l’hommage national rendu aux victimes du carnage de Charlie Hebdo a fédéré tous les responsables à des degrés divers des dérives atlantistes et des excroissances dégénératives du djihadisme erratique. » nous dit René Naba écrivain et journaliste, spécialiste du monde arabe.
Delfeil de Ton, alias Henri Roussel, l'un des fondateurs du journal , dans les colonnes du Nouvel Observateur du 14 janvier écrit : «Je t'en veux vraiment Charb». Le journaliste âgé de 80 ans accuse le dernier rédacteur en chef d'avoir « traîné son équipe» à la mort, notamment en publiant des caricatures dont il regrette le degré de provocation. «Il était le chef. Quel besoin a-t-il eu d'entraîner ses amis dans la surenchère ?» questionne Delfeil de Ton dans sa chronique, accusant la persistance de Charb même après que les locaux soient incendiés en novembre 2011, après la sortie du numéro Charia Hebdo, illustré par des caricatures de Mahomet.
Henri Roussel, l'un des premiers rédacteurs de Hara-Kiri et membre de Charlie Hebdo jusqu'en 1975, va plus loin en se remémorant les paroles de Wolinski à l'époque de l'incendie criminel provoqué à la rédaction de Charlie Hebdo. «Je crois que nous sommes des inconscients vulnérables et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C'est tout» aurait dit le dessinateur. «On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d'années même, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il fallait pas le faire», raconte Delfeil en citant l'illustrateur regretté, ajoutant que malgré la mise en garde de son confrère «Charb l'a refait, un an plus tard, en septembre 2012». Je partage son regard et je suis aussi d'accord avec le Père Luc de Bellescize, selon lequel « La provocation gratuite n’est pas la liberté » ; je partage le point de vue du Pape qui a lancé : « S'exprimer librement est un "droit fondamental", mais n'autorise pas à "insulter la foi d'autrui", estime le pape, interrogé après l'attaque contre "Charlie Hebdo". »... Position que résume un proverbe Sioux : « Il est des mots qui blessent plus que des flèches ». Quand j'étais enfant, à l'école de la République, il y avait des leçons de morale, qui ont été bannies après mai 68, et qui transmettaient de telles valeurs.
Le droit à la critique n'est pas le droit à l'ordure. Du reste, quand on voit la liste des officiels qui ont participé à votre grand messe ; parmi lesquels tant contre qui j'ai tant de fois pétitionné, relativement aux droits de l'homme, quand vous n'en aviez rien à branler ; j'aurais eu grand honte d'être à leur côté. Les USA ont eu la décense de ne se maniferter qu'en différé, parce que, eux non plus, ne sont pas complètement innocents si j'en crois mes sources. Et nombre de politiciens qui s'empressèrent de venir aujourd'hui retournent opportunément leurs vestes, comme le rapporte Libération.
J'ai appris l'attentat à Charlie dès les premières heures, avant même que les médias n'en parlent, par un témoin qui se demandait ce qui se passait et était retweeté par un pote. Dans les heures qui suivirent j'ai publié sur FB une première analyse où je disais que ça finirait comme Khaled Kelkal et Mohammed Merah ; je n'étais pas loin de la vérité, à ceci près qu'ils sont enfoncés à la puissance cent au regard des conséquences ; la première étant ce que j'ai dit à un commerçant dès les premières heures, l'attaque de Charlie était en cours ; à savoir encore plus de restrictions des libertés publiques et un flicage étendu des populations. En fait c'est un prétexte d'application parce que les textes ont été validés comme par hasard quelques semaines avant. On parle comme d'une révolution de « Patriot'act » à la française ; ça existe déjà ! Suffit d'appliquer les textes en vigueur. Je me souviens qu'alors, une jeune maghrébine présente m'a regardé dans les yeux et m'a jeté un regard consterné. Moi c'est la tronche que je tire depuis le 7 janvier, en pire peut-être. Quand je vois la photo de Clarissa passer dans les médias, ou celle de Frédéric, je pleure comme une madeleine, je ne puis m'arrêter.

 

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« Ce n’est pas seulement Charlie Hebdo que l’on a assassiné, c’est la France dans sa diversité qui a été meurtrie. Les journalistes de Charlie mais aussi Clarissa, Ahmed, Yoav, Philippe, Yohan et François Michel représentaient la réalité française, celle qui cohabite et coexiste au quotidien. Journalistes, gardien de la paix et civils étaient tous ensemble victimes de la haine et du terrorisme. » écrit Hanane Karimi ,porte-parole du collectif Femmes dans la mosquée, dans Saphir News. Et c'est là que je me reconnais bien que je ne soie pas musulman.
Je vais même beaucoup plus loin... Nous avons ouvert les portes de l'enfer, seulement c'est pas ce 7 janvier, c'est, je pense, dès septembre 1980. Je m'étais réveillé en sursaut d'un mauvais rêve où je voyais l'orient en feu ; j'ai allumé la radio, une dépêche annonçait le début des hostilités Irano-Irakiennes. Peut-être même avant.
Je ne suis pas Charlie, je porte le deuil de l'humanité souffrante. Je mesure la descente aux enfers. Toutes ces affaires ont ouvert des portes dangereuses. On a encore eu la mort de gens dans un assaut de la police en Belgique. La conclusion est toujours la même : mort des protagonistes. Il n'y a plus de peine de mort, il n'y a plus que des exécutions en combat singulier et des policiers y laissent aussi leur peau, mobilisés dans des missions qui ressemblent plus à des opérations de guerre qu'à des actions de représentants de l'ordre. Je les plains les pauvres. On tue sans jugement. On arrête aussi, à pleins fourgons sur simples présomptions. Ce n'est pas ma conception d'un état de droit démocratique.

Je ne suis pas Charlie, je suis l'humanité souffrante crucifiée sur l'autel de l'avidité.

L'occident a érigé la torche de Lucifer en phare pour guider ses radeaux de la Méduse qu'elle canonne flottille et prétend enrôler le troupeau planétaire pour équipage ; en face d'autres ont peur de l'abîme et se replient en des citadelles de souvenirs idéalisés. Mais tous veulent le beurre, l’argent du beurre et les fesses de la crémière qui n'en peut plus, elle, de la violence qui lui est faite.

Je ne suis pas Charlie, je suis l'humanité souffrante crucifiée sur l'autel de l'immoralité.

 

5 janvier 2015 (32)

 

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