Le manège enchanté

Le manège enchanté, encore une série dont je n'ai pu voir qu'un ou deux épisodes en loucedé. Pourtant je le vois comme un symbole, celui du rêve et de l'enfance dans ce qu'elle a d'enchanteur. Je n'ai pas le souvenir d'être monté sur l'un de ces caroussels qu'on ressucite aujourd'hui par nostalgie d'une belle époque qui précèdait une des plus grosses connerie de l'histoire occidentale qui devait ensanglanter le monde entier. Une sorte de nostalgie de l'enfance sans doute, celle du monde moderne quand on croyait encore savoir où on allait. Dans mon enfance, les manèges, c'était déjà le "progrès", des petites bagnoles à quatre volants, très shématiques dans leur conception. A dire vrai, je n'y suis pas monté très souvent. Ma mère me reprochait de ne pas attrapper la queue du "mickey". Je m'en contrefoutais de la queue mézigue ! ce qui m'intéressait c'était de faire "vroum-vroum" avec le volant. Elle a eu beau me tabuter que j'aurais une parite gratos, j'entravais que dalle. J'étais mignon en ce temps là, pas comme maintenant hein ? Mais ça m'a valu d'être privé de manège parce que ça coûtait cher et que si j'étais pas foutu de gagner une partie gratuite (en réalité j'en ai quand même gagné une ou deux), ben on n'aurait pas les moyens. Quel chiatique ce môme hein ? 
Quand j'y pense, c'était bien un univers d'innocente quiétude où tout n'était pas rose mais combien heureuse par rapport à tous les petits enfants qui souffraient dans le monde. En ce temps là, il y avait encore la guerre, en Algérie... Des échos assourdis me parvenaient à travers le ronron de permissionnaires, d'oncles militaires de carrière, et ça m'impressionnait fort. Pourtant, les musulmans venus nous donner la main en été, ils étaient gentils, je les adorais, et ne comprenais pas toutes ces ombres. Puis des relents de guerre du vietnam blessèrent mes oreilles, et enfin le Biaffra... J'avais oublié les manèges depuis déjà un bon bout. J'eus un élan de compassion profond pour les petits enfants de là-bas, en pleine guerre, et j'ai donné un nounours pour qu'au moins y'en ai un qui soit consolé, spontanément, et ma poche de bonbons. J'ai su plus tard que les doutes de mon père étaient fondés : les avions humanitaires servirent de couverture à des chargements d'armes. J'avais pour la première fois dont je me souvienne été l'idiot utile d'une opération mensongère. "La première fois va devant" comme on dit chez nous...

C'est tout ça qui me remontait à la tronche quand je contemplais les jolis chevaux de bois aux abords du marché de Noël de Niort. Je suis content qu'il soit là, n'en doutez pas. Je voudrais que tous les marmots du monde entier puisse au moins pour Noël avoir droit à un petit tour de manège, enchanté ou pas. Je suis sûr que ça leur ferait bien plus plaisir qu'une pléthore d'objets dont ils se désintéresseront bien vite.

Mais surtout, combien de gamins vont vivre ce Noël dans la quiétude et la sérénité ? On a beaucoup parlé du Connecticut mais... En Palestine-Israel, au Tibet, au Mali, en Somalie, en Syrie, et ailleurs... Ils n'ont rien à foutre de Noël va me pondre le raciste de service. Ben voyons ! Comme si Noël était encore une fête chrétienne pour d'autres que des minorités qui ont intérêt à ne pas trop le montrer en dehors de la place Saint Pierre. C'est devenu une fête universelle où dans le monde entier, quand on en a licence, les gens font un gueuleton et échangent des cadeaux au pied d'un sapin d'inspiration scandinave et donc païenne. Même le Vatican qui l'a longtemps refusé, a fini par s'y mettre. 
N'empêche que vous aurez beau faire et dire, vous ne m'empêcherez pas de penser à tous ceux pour qui Noël sera un jour de souffrance. Notre Noël sera pas folichon, mais en principe on sera à l'abris et en paix. En principe. Oui parce que entre maintenant et Noël, des catastrophes peuvent frapper... Je pense d'ailleurs que ceux qui ont joué à "la fin du monde" vont avoir à se morfondre... Mais nous ne serons pas au coeur des évènements... Quoique il est fort probable qu'un glissement s'opérera dans les années à venir du 25 vers le 21, tout doucement sans doute ; les festoyeurs de cette pseudo-fin-du-monde ne sauraient s'arrêter en si bon chemin.  

Que ces perspectives mitigées ne vous empêchent pas, si vous passez par chez nous, de faire une petite virée sur notre marché de Noël hein ? Là c'est un peu vide, mais c'est normal, j'ai toujours le chic pour me pointer aux heures creuses. Je suis plus à l'aise comme ça, ça m'évite de bousculer des gens et me permet de prendre mon temps. Y'a possibilité de bouffer sur place ou à proximité.

Et accessoirement boire un coup de vin chaud à ce stand. On a tapé une bavette sympa même si j'ai rien consommé. Pas qu'il soit cher le vin chaud, mais c'est le genre de truc que j'évite le plus possible... L'an dernier ça m'a joué un tour... Ceci dit, on verra, je n'exclu pas de m'en taper un tout de même ; j'ai bien encore un euro qui traîne par là non ? Incorigible ! Mais quoi, ils ont été sympa.

Pis ça c'est la rue Victor Hugo, et faut avouer qu'en ces temps de l'Avent, ça a de la gueule tout de même ! Le reste du temps ça fait trop vide et c'est dommage, encore que ça s'est meublé un peu depuis sa réouverture. Ici les chalets changent d'exposant au fil du temps. Ainsi le chalet indien était parti quand je suis repassé, remplacé par des bijoux. 

J'ai trouvé ça joli, il ne fait pas encore assez nuit pour l'apprécier pleinement ; ce sont des diodes, c'est très économique. Les diodes, c'est ce que j'utilise à la maison en majorité , c'est plus résistant que les fluocompactes dites  "économiques".