Aux sacrifiés
A la mémoire de tous les sacrifiés de toutes les guerres qui ensanglantèrent l'humanité ; tous les morts que vous ne respectez plus qui ont combattus en croyant se dévouer pour votre liberté. La guerre est une connerie disait Jean Gauchon, mais elle a existé et conditionné ce que nous sommes devenus. J'en parlais dans mon précédent papier, mais je veux étendre mon salut aux fusillés, pour l'exemple ou pas ; à ceux qui refusèrent, dans un geste dérisoire, en croyant pouvoir arrêter la machine à broyer. A ceux qui comme Jaurès crurent pouvoir l'empêcher.
German soldiers taking a break from fighting as they play with a cute kitten. 1943. pic.twitter.com/BsgOfAA5em
— Historical Pics (@VeryOldPics) 10 Novembre 2014
Les soldats sont des hommes et sous la carapace se cache aussi un cœur qu'on surprend, étonné, à la dérobée. Les puissants nous poussent à nous entre-déchirer après nous avoir prêché la fraternité. Tous, de toutes les nations, nous avons un mort, un sacrifié, un décoré, au nom de l'effroyable boucherie qui ouvrit le portail à la bête immonde à peine terminée de quelques années.
Ça n'a pas servi de leçon et il y a toujours des cons pour croire aux illusions de la nécessité d'asservir, de dominer, de détruire.
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Ce n'est pas une raison pour ne pas respecter ceux qui sont tombés, privant l'humanité d'un potentiel infini de génies, d'ouvriers, de saints, qui auraient contribué, s'ils avaient vécus, à construire sans doute autre chose que le monde que nous avons engendré. Des millions d'hommes jetés dans un fleuve de sangs mêlés et de peaux de toutes les couleurs déchirées.
Leurs os rejoignent la poussière du silence des siècles, mais la mémoire doit rester ; non pas en souvenir d'une seule nation, mais de l'idiotie de toutes les nations réunies en un holocauste absurde où on jeta une jeunesse qui ne demandait qu'à vivre et croyait paver l'avenir d'espérance et de liberté. Leur candeur est un exemple à l'heure de l'homme dénaturé où personne ne croit plus en rien.
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- Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre. W. -Churchill
- Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. - Foch
- Les peuples cessent de vivre quand ils cessent de se souvenir. - Foch
- On domine plus facilement les peuples en excitant leurs passions qu'en s'occupant de leurs intérêts. - Gustave le Bon
- Nous avons besoin d'une nouvelle forme de démocratie : la démocratie de l'éthique. - Albert Jacquart
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