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7 juillet 2014

La chance...

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« Sans remise en question on pense que tout va de soi et c'est une source de négligence » dit Tenzin Gyatso lors des enseignements du Lamrim en décembre 2012 ; séquence rediffusée dans Sagesses Bouddhistes du 6 juillet 2014. Contrairement à ce que croient les agents bouchés à l'émeri du Trésor Public, j'arrive de temps en temps à regarder la télévision sans télévision. Mon vieux PC rafistolé de partout y suffit. Pluzz n'est pas fait pour les chiens, et jusqu'à plus ample informée il semble que je sois du genre humanoïde... A moins que, mais ça reste à prouver et en tous cas certainement pas un chien ! Un chat peut-être, idée qui plaisait conjointement au Père Arthur de Cachan (années 70) et aussi à mon ex qui me voyait davantage en lion ; allégorie comique puisque c'était elle qui était de ce signe, née le jour de l'anniversaire d'Hiroshima. Mais je m'égare... Cette parole forte du Dalaï Lama a résonné dans mon crane embrumé par la fatigue d'une escapade récente parce que cela faisait écho à ce que j'écrivais dans le dernier papier de « Canal-Décharge » où je parlais de négligence issue de l'indifférence ; à moins que la génération ne soit inverse ; à la source de la désintégration structurelle génératrice du processus de destruction de l'écosystème. J'y évoquais aussi la nécessaire remise en question de chacun pour tenter de sauver les meubles, et ça commence dans le rapport qu'on entretien à la consommation, mais aussi à la vie, biologique et sociale. J'ai alors pensé à ce film comique ; l'An 01 ; qui se voulait révolutionnaire mais n'était finalement que naïf, où au début, il est question de faire un pas de coté pour changer le monde. A défaut de changer le monde, ça change la perspective, l'éclairage et le regard. Moi qui fait tant de photos je m'en suis maintes fois aperçu. De fait je m'intéresse aussi aux photos des autres, et j'ai bien compris qu'à travers une image bien cadrée, bien orientée, on vous fait gober à peu près n'importe quoi. C'est généralement en ça que consiste le travail des journalistes. Se remettre en question c'est aussi s'affranchir de cette pensée formatée qui vous dicte vos opinions et accéder à « l’éveil » qui n'est pas une vision extraordinaire mais un regard libre sur le réel. Cet état où « les montagnes sont de nouveau des montagnes, mais à leur vraie place » (Mōkudo Taisen ) ou bien, ce qui revient au même, cette pureté évoquée par Jésus : « je vous le dis, si vous ne faites pas demi-tour pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez jamais dans le royaume des cieux » (Matthieu 18.3-4. ). Un regard sans fard sur le réel immédiat. Ça ne suppose pas cette illusion « optimiste » issue de la boboterie au service du Capital, non plus qu'une mièvrerie sans aspérité. Ca n'ôte rien à la douleur du mal, non plus qu'à la colère face à l'iniquité et l'injustice; Jésus justement ne fouetta-t-il pas les marchands du Temple?

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Ces marchands qui règnent en maître sur le monde d'aujourd'hui et auxquels vous rendez pour la plupart un culte fervent, consciemment ou non d'ailleurs. Vous êtes à ce point inféodé que vous ne concevez le travail que salarié ou lucratif, pesé, mesuré et inscrit dans le processus d'exploitation et d'épuisement de la Terre ; sauf pour les pauvres que vous enfermez dans des structures d'exclusion que vous appelez vous « d'insertion », nouvelle forme de larbinat totalement ou quasi-bénévole. C'est là où mon regard commence déjà à diverger. Je conçois moi, le travail à la manière Khalil Gibran : « un moyen d'aller au rythme de la Terre et de l'âme de la Terre » (in « le Prophète »), le salaire n'en n'est qu'un retour de moyens nécessaires à survivre dans ce monde où tout est soumis à la dictature de l'argent. Une dictature impitoyable qui veut qu'un pauvre, qui aurait par exemple acquis une maison au temps où il n'avait pas encore perdu son emploi, se verra exproprié s'il veut bénéficier de la moindre aide matérielle. Comme si une maison ça se mangeait ou procurait des vêtements !
Dans un tel monde j'apparais pour beaucoup comme une monstruosité ignoble. Feignant, malchanceux ou parasite c'est selon. Vous considérez tous que je ne fais rien. Parce que toutes les décharges sauvages que j'ai nettoyées, tous les articles que j'ai écrit, tous les montages photos que j'ai faits, toutes les photos que j'ai prises, tous les animaux que j'ai sauvés, les hommes même, ce n'est pas du travail à vos yeux. Ce n'est pas du travail parce que ce n'est pas inscrit dans une structure qui m'utilise comme un objet et/ou me paie d'une aumône rogaton de ses profits.
Les plus gentils en viennent à considérer que je ne suis qu'un malheureux, malchanceux ou inadapté qu'il faut à tout prix encadrer dans une structure. Votre regard sur la « Chance » est aussi perverti que celui que vous portez sur la Biosphère, le Travail ou la Vie en général.
Parce qu'au fond, de la Chance on pourrait considérer que j'en ai eu en dépit des multiples tuiles que j'ai pris sur la gueule. Celle de vivre alors que je suis né mort dans des conditions dignes du moyen-âge, voire du néolithique. Chance de survivre ensuite à des pathologies mortelles et des accidents qui en auraient tué plus d'un (les faits divers me le prouvent tous les jours) dont je ne dresserai pas la liste tant ce serait long et susceptible de vous ennuyer ou vous glacer d'effroi. Chance enfin d'avoir croisé des gens véritablement généreux qui m'ont tendu la main quand j'en avais besoin. Je remercie chaque jour la Providence de les avoir placées sur ma route ces personnes, et j'appelle les bénédictions sur elles, parce que ce n'était pas gagné d’avance. Imaginez que depuis plusieurs mois, alors même que le système marchand s'est ingénié a nous détruire, nous exclure de toute vie sociale et nous privé de ressources, nous avons vécu grâce à la générosité de ces personnes !!! Incroyable non ? Et pourtant je puis le prouver. Nous n'avions pas un fifrelin et notre loyer n'a cessé d'être payé, nos factures honorées ; alors même qu'on nous refusait même un bon alimentaire ; parce que contrairement à ce que croient les obtus, de part ma maladie incurable je ne puis manger n'importe quoi et doit choisir ce que je mange. Récemment je suis sorti des clous, pour ne pas envenimer un rapport social difficile, je le paye maintenant et me retape avec les moyens du bord. J'y arriverai, faites moi confiance. Quoique ce soit en fait sans importance. En fait quand je dis « payé » ça consistait surtout à combler les découverts que je faisais à m'entêter à payer envers et contre tout afin de ne pas aggraver notre soumission à ceux qui voudraient bien nous voir à la rue, SDF encadrés dans un foyer pour indigent où on est traité bien plus mal qu'un chien dans une fourrière. Un chien a plus d'importance qu'un homme de nos jours. « Affection » soigneusement cultivée par les lobbys au service de l'industrie agroalimentaire ; et donc des capitalistes actionnaires; qui torture des milliers de petits animaux , et de kangourous aussi, pour fabriquer les croquettes de vos sacs à puces chéris. Il y a quarante ans les animaux familiers mangeaient la soupe de la maison, il y en avait moins.
Ce n'est pas une chance d'avoir rencontré des gens qui se sont saignés pour qu'on ne finisse pas comme des animaux de fourrière en pire ?
On pourrait aussi regarder les choses autrement et dire que j'ai toujours eu la poisse mais trouvé sur ma route quelques Saint(e)s emprunt(e)s de charité. Peut-être, quoique les motivations varient d'un être à l'autre, et je préfère ne pas m'étendre là-dessus.

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Un regard comique tout de même sur cette partie de ma destinée... Il y a bien longtemps une druidesse astrologue me voyait vivre dans une ville humide, près d'une église, et où je « recevrais beaucoup de cadeaux »... Ben vous voyez ? Je ne l'ai pas fait exprès ! Les anciens lecteurs savent que je n'ai pas choisi cet appartement, pas même cette cité où je suis arrivé par nécessité. La ville est humidifiée par la Sèvre ; bien plus humide, je l'ai senti à mes os, que La Roche sur Yon par exemple, escapade où je suis allé récemment magnétiser (1) quelqu'un contre libre récompense généreuse ; et l'appartement prends l'eau comme le savent les fidèles. J'habite en effet tout près d'une église. Et les cadeaux... Ça a dépassé toutes mes espérances, puisque je n'espérais rien. Les emprunts de certitudes qui savent tout et ont réponse à tout vont renâcler. Pour eux « les choses vont de soi » et ils ne sont pas prêts de remettre quoi que ce soit en question. Je vous renvoie à la citation de Tenzin Gyatso en début de papier.

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Alors Chance ou pas Chance ? C'est quoi la Chance? Hein ? Pour beaucoup ce serait d'être riche à millions. Est-ce vraiment de la chance? Risquer ma peau à cause de mon fric ? Et si je gagnais par exemple le gros lot du Loto (s'il existe !), être emmerdé jusqu'à la moelle par une bande d'idiots qui voudraient à tout prix me faire mener une vie de luxe moi qui n'aspire qu'à une cabane avec jardin avec un arbre au milieu pour accueillir les oiseaux. Serais-ce de la chance ? Chance béquille ? Chance bref instant de bonheur dans l'adversité ? Consolatrice du naufragé qui aperçoit une île déserte mais salutaire ? Chance de réussir là où d'autres ont échoué mais perdre tout le reste : ami(e)s, famille ?
La vraie chance ce serait de pouvoir consoler ceux qui souffrent. De pouvoir guérir l'humanité du mal qui la ronge.
Mais je n'ai rien à donner. Alors à ceux qui m'ont donné j'ai offert des trèfles à quatre feuilles (et à 5 pour certains), en espérant que ça adoucisse leurs maux. Médaille accordée et talisman à la fois. Du moins à ceux que l'orgueil ne conduisaient pas à le refuser. J'ai ce don de les trouver par dizaines. Quelqu'un croyait récemment que j'allais toujours aux mêmes endroits. C'est risible. J'en ai trouvé toute ma vie et déménagé au moins vingt fois dans ma vie, sans compter ma période nomade. J'en ai toujours trouvé. Y compris à La Roche où j'ai fait une escapade récemment. Quand je vous dis que c'est un « don ».
En fait de « don » il y a bien sur ma perception des anomalies géologiques où ils se produisent, mais aussi et surtout que je suis présent au présent. Quelqu'un m'a dit « regarde devant » ; c'est idiot ! Devant, y'a d'autres emmerdes et je le sais. Ce n'est pas parce qu'à partir d'août on va (enfin) toucher le RSA qu'on sera à l'aise, je ne sais même pas comment on survit avec ça. Je préfère regarder là, à mes pieds, tout de suite. Et là, tout de suite, je suis vivant, j'ai mangé à ma faim, et je remercie le ciel d'être entouré de ma chérie et d'une poignée d'ami(e)s qui, même s'ils sont loin, se soucient de ma santé et de ma misère. Tout le reste n'est que boboterie branchée, creuse et vide, comme toutes les boboteries.

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La chance j'en viens à me dire que c'est réussir à saisir la balle au bond quand elle arrive ; la poisse c'est le lot commun à tous ceux qui n'ont pas la bonne couleur au bon moment et sont broyés par les forces du mal qui régissent le monde humain. Tous les rejetés du système ; chômeurs, SDF, malades, mais aussi victimes des guerres soigneusement entretenues, des épidémies plus ou moins volontairement provoquées et maintenues, et de l'exploitation éhontée au profit d'une minorité. Quand ils sont loin, le plus loin possible, vus à la voix de son maître et l'image à vous mettre, alors vous versez une larme et passez à autre chose. Quand ils débarquent dans votre contrée là vous commencez soit à jouer le paternalisme mièvre soit à voter brun bien dégoulinant et de rire gras de vannes vaseuses aussi lourdingues que le sur-poids que vous tentez d'évacuer à grand renfort de consommation de moyens inutiles (2).
Quand ils sont à votre porte, de la même couleur que vous, là vous trouvez, à quelques rares exceptions que j'ai évoquées, le moyen de les enfermer dans des prisons sociales et les fustigez en les regardants avec mépris, condescendance et/ou moquerie.
La chance serait-elle celle de permettre à quelques unes de ces victimes de survivre malgré tout afin d'être les étendards du sort qui vous guette ?
Quand on réfléchi on se demande ce que c'est la chance dans un monde sans queue ni tête ; quoique la première soit devenue cultuelle de nos jours ; où le seul sens est d'exister dans la bulle que d'autres vous imposent au nom d'idéologies au service du profit.
La chance peut-elle réellement se manifester dans un monde où « 
La guerre, c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force. » (1984 - George Orwell) où bêle le troupeau passif; même ceux qui se croient affranchis alimentent le Moloch.

 

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(1) je n'aime pas le terme ; c'est pourquoi je préfère me dire "sorcier" plutôt que "magnétiseur". Le terme "magnétisme animal" vient de Mesmer (au temps de Louis XVI) qui confondait le magnétisme, l'électricité et les dons humains à une époque ou la science "rationnelle" cafouillait dans la philosophie à la lueur tremblotante des "lumières" maçonniques. Repris par Durville, Jagot et leurs confrères il ne me parait pas plus adéquat que "biologique" pour désigner l'agriculture sans intrants chimiques, mais faute de grives on mange des merles et je dois bien employer les mots que vous connaissez en dépit de leur inadéquation. Quant à l'efficacité du procédé : mes bénéficiaires, qui sont libres de donner ce qu'ils veulent et peuvent (y compris en nature), sont meilleurs juges que vous. Il n'en reste pas moins que si j'ai vu des gens contents de mes interventions, j'ai jamais vu mon blair attirer la limaille de fer à la manière d'un aimant *;) Clin d’œil

(2) "Les hommes sont ce qu'il y a de plus surprenant dans l'humanité parce qu'ils perdent la santé pour accumuler de l'argent, ensuite ils perdent de l'argent pour retrouver la santé. Et à penser anxieusement au futur, ils oublient le présent de telle sorte qu'ils finissent par non vivre ni le présent ni le futur. Ils vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir...Et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu. " (Dalaï-Lama)

Dieu2A

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