Entre ours et sanglier
A là là, à coups de barre à mine de rien la faucille au croissant d'or chantée par les crapauds de la marre à bout de ficelle resplendit dans l'azur enténébré en préface d'un nouveau petit matin blême et déjà je cours la peurtantaine sur les traces de l'ombre à la faux pour déposer en terre consacrée la dépouille d'un messager printanier.
Les éboueurs des bocages et des plaines quittent leurs HLM en saluant l'aube nouvelle, en route vers une journée de quête de vermisseaux, parasites et dépouilles de victimes diverses... C'est tout près d'où j'avais déjà déposé son frère précédent que je suis venu enterrer le nouveau rencontré que j'évoquais dans "Encore UN".
En grattant la terre j'ai fait une trouvaille que je me suis empressé de réenterrer après la photo. Quelqu'un qui pleurait son matou avait eu l'idée de l'enterrer là... Il ne dormira pas tout seul le zoziau. Il y a des milliers de possibilités dans ce secteur... Comment se fait-il que j'ai choisi cet endroit précisément ? La fois précédente et celle-ci ? La première à vingt centimètres près, cette fois-ci en plein dessus. Il y a des lieux comme ça qui inspirent le cœur des pèlerins des sentiers de traverse... C'était un matou et déjà ce n'est plus que vestiges archéologiques... La poussière des siècles est impitoyable avec nos sentiments qu'elle condamne à l'oubli. Hier nous étions fiers guerriers fils de l'ours ou du sanglier ; aujourd'hui que sommes nous ?