Combien de manifestants ?

 La question existe depuis la première mobilisation contre la hausse du cours du silex au Paléolithique, « combien c’est qu’ils sont-ils tous ces manifestants ??? ». Et depuis syndicats et forces de l'ordre divergent. Et encore, même là, ils ne sont pas d’accord sur le chiffre.

Heureusement à travers les âges et les peuples, le génie des ministres de l’Intérieur comme celui des leaders syndicaux a permis l’élaboration de méthodes enfin fiables pour enfin graduer l’échelle de la contestation.

 La méthode Deng Xia Ho Ping

A la fin de la manifestation, déportez tous les individus se trouvant sur la voix publique et laissez-les dans un bagne le temps qu’Amnesty International épuise toutes les voies de recours. A l’approche des Jeux olympiques, élargissez les individus en leur faisant signer des aveux accablants. Il ne reste plus qu’à compter les signatures sans oublier d’y ajouter le nombre de corps récupérés par les familles dans l'intervalle.

 La méthode Charles Pasqua

Répartissez des observateurs impartiaux le long du parcours : RG sous les lampadaires, flics en civils aux feux rouges, membres du SAC sous les porches et CRS à l’arrivée et. A la fin de la manifestation, mettez tout ce beau monde en repos compensateur et envoyez le clan des Figatelli et celui des Paoli faire une petite enquête de voisinage.

 La méthode Krazucki

Tu prends 100 manifestants. Euh non, 200 manifestants. Tu les divises par les m² de la place de la Nation. Euh, non de la Bastille. Ensuite tu additionnes les chars avec les banderoles. Euh non, non avec les porte-voix. Enfin, quand arrivent les chiffres du préfet, tu les multiplies par 10. Et voilà.

 L’école de Chicago

Dans un hangar sur les docks, conservez tous les enfants des salariés concernés par votre mouvement. Dans le cortège, remettez aux employés méritants et mobilisés un bon d’échange. Le lendemain faites vos comptes des enfants restants et commandez du ciment en conséquence.

 Le décompte tokyoïte

Après les avoir récupérés le soir à la sortie de l’usine, comptez à voix haute les brassards en compagnie du DRH. Recommencez l’opération, jusqu’à la fin du mouvement.

 La méthode allemande

Une fois d’accord sur la date du mouvement, la nature des revendications et les solutions à apporter, les syndicats et la direction déterminent conjointement le nombre de salariés dans le défilé. Ensuite, ils convoquent la presse et ils annulent tout en se donnant l’accolade.

La solution de son altesse de Naguy Bosca ci devant grand chanoine :

"- une manifestation ? Vous avez vu une manifestation vous ? Personne s'en est aperçu"

Appeler la préfecture et les prier de communiquer le nombre de CRS à la presse en les qualifiants de "personnes".

Comme il y a en général entre trois CRS pour un manifestant et un CRS pour trois manifestants, il est assez facile au public d'évaluer une fourchette acceptable.

La solution de Monsieur Normal premier, grand barbotteur en eaux troubles :

 "- Une manifestation ? Défavorable aux idées du régime sec  ?  Collez moi ces terroristes fascistes en prison et interdisons leur de répandre leurs idées, disolvons tout ce qui nous contrarie ; nous sommes la voie, la vérité et la vie ; par nous, avec nous et pour nous tout procède."

C'est un texte qui a déjà quelques années, paru sur mon ancien blog « Mikael2012 » et que j'ai à peine remis au goût du jour. Ceci en raison des récents évènements connus mais aussi moins connus. Parce que parallèlement à ce dont tous les médias ont fait état ; moutons bêlants comme d'hab' ; il y avait une manif contre la mainmise des Monsanto et consort sur les productions végétales par la grâce de leurs complices sinistres politichiens qui étendent peu à peu ce racket aux productions privées et amateurs. Bientôt, incessemment, comme je l'avais prédit sur mon ancien blog, vous n'aurez plus le droit même de produire vos propres graines de haricots ou vos boutures de géranium sur votre balcon ; tout simplement parce que ce sera IMPOSSIBLE. Tous les plans seront stériles et devront être issus de productions « contrôlées ». De cela personne n'a moufté mot. Alors combien de manifestants ? Dans certains cas, même pas de manifestation ! Tant il est vrai qu'une manif n'a d'écho que si on en parle et contribue ainsi à ce que l'informé se pose des questions et ainsi prenne position « pour » ou « contre ». Interdire, ou ignorer une protestation publique c'est museler toute forme de pensée « déviante » et enfermer le peuple dans la logique du pouvoir. Le jour où vous comprendrez que les deux mobilisations étaient en réalité la conséquence d'un phénomène unique, vous aurez fait un grand pas. Car il n'est d'autre objectif dans la pensée uniforme que le service du Capital. Autrefois, contrairement à ce que pensait Karl Marx, les idées précédaient l'économie ; bien d'autres chemins étaient possibles que ceux qui furent empruntés ; aujourd'hui elles sont lentement distillées par des groupes d'influence manipulés ; comme les casseurs le sont pour justifier la répression ; dans le seul but d'asservir aux intérêts garantis qu'assurera un monde complètement artificiel. J'ai lu dans « Daily Geek Show », et ailleurs, que le bébé en bocal sera bientôt sur le marché... Lui aussi dans cinquante ans appartiendra à Monsanto ; ou son équivalent ; comme vos organes greffés, artificiels etc... La notion de "liberté" s'est confondue avec celle de fantaisie où tout est marchandise ; il est acquis qu'il faut payer pour tout, que rien ne doit être gratuit et cela vous aveugle, obère vos discernements. Le culte de l'immédiateté vous empêche d'envisager l'horizon au delà des limites où portent vos regards myopes.

 NDLR : les illustrations n'ont rien à voir... quoique...