MERRY CHRISMAS

J'ai écrit une espèce de roman cette nuit. L'inspiration ne me lâchait pas. J'ai plus tard fait la réflexion à mes lecteurs de Twitter et FB que je plaignais Mahomet quand il avait écrit son Coran. Je pigeais soudain ce qui a dû se passer : l'inspiration ne le lâchait pas et il se voyait obligé de gribouiller à en perdre haleine de crainte d'oublier. Mézigue c'est un peu ça : quand la tempête se déclenche, j’oublie tout si je ne note pas. Les musulmans vont mal le prendre ma comparaison, tant pis. Je ne me prends pas pour un prophète, non, mais pour un scribouillard malgré lui. Parce que franchement, à deux plombe du mat j'aurais préféré roupiller croyez moi ! >Mais voilà : si j’écris pas la « muse » ne ferme son clapet que si j'écris ou m'écroule d'épuisement définitif. Alors autant écrire. Voulant passer à autre chose dans les jours prochains je vous livre un simple résumé. Je ne publierai jamais tout : j'ai noirci un cahier de brouillon entier ! Heureusement que c'est un vieux machin que j'ai eu dans un lot il y a au moins 10 ans. 

La nuit recouvre de son voile l'abîme où s’engloutit l'étoile vacillante tandis que le berger au cœur de la grotte veille une lampe à laquelle il allumera la torche qui le fera porteur de lumière dont le cercle n'éclairera pas au delà d'où pourra porter son regard ; au delà s’épaississent les ténèbres. Dans le crépuscule ensanglanté du vaste monde s’annonce la nuit éternelle où le feu dévore les derniers vestiges d'illusions qui se voulaient remparts.
Le sage a renoncé a éclairer sa route, il s'est assis dans l'obscurité universelle, renonçant devant l'inéluctable où le vent disperse en poussière l'argile corrompue qui s'est effritée sous l'action de l'usure du temps et l'oubli des artisans. Là où était une sphère de cohérence n'est plus qu'absence de sens. Ce jour là le vieil ours préféra ne pas se lever et attendre l'ultime passeur.
La mémoire de l'étincelle dans la nuit, clin d’œil au sacrifice futur de la matière fermentescible vouée à se transmuter en lumière, s'est vulgarisée. Concrétisée en une escroquerie outil des fossoyeurs d'espérance.

La vie s'accroche néanmoins à la carcasse du pèlerin impuissant à en desserrer les griffes au risque d'y survivre lacéré de cicatrices témoins de la violence du déchirement.

Qui voudra ranimer la flamme de la lampe devenue inutile au milieu du brasier allumé par les disciples de Prométhée ? Dans le chaudron bout le vitriol.
Le temps dure ce que la caresse d'un voile de gaze met à user une montagne de bronze.

A l'origine de l’Ère qui s'achève, trois voyageurs férus d'ésotérisme dispensèrent la Sagesse, la Magie et la Connaissance. Ou bien la Lumière, la Science et la Foi. Allégorie des bagages utiles à celui qui devrait ouvrir le chemin.
Puis on glissa doucement vers un patriarche qui, en sauvant trois bambins, parodiait un berger babylonien qui abolit le sacrifice de l'enfant au profit de l'agneau. On trouvait là toute la prise de conscience de l'importance de la vie naissante.
Nous n'avons plus maintenant qu'un VRP d'une marque de boissons gazeuses, promoteur de profits boursiers.

Le vieux Merlin s'en tord de rire au fond de sa retraite.

Bon, sérieux, il s'est rien passé pour le 21, à part une énorme éruption volcanique du coté du Chili ; un accident d'avion je ne sais plus où, quelques poignées de meurtres, inondations, explosions de maisons, chutes spectaculaires de températures qui ont fauché des gens même bien lotis (ailleurs qu'en Europe)... etc.. ; La routine quoi... 

Aujourd'hui le père Labedaine oublie plein de petits enfants qui crèvent sous les bombes, de la maladie, sur les mines antipersonnel, ou simplement de faim...
Et demain ? Ben demain on solutionnera le problème coréen dans le sang, celui de la Palestine aussi, et puis ben après un ou deux accidents nucléaires et une poignée de catastrophes naturelles, aériennes et routières, on trouvera encore le moyen d'aller tenter d'imposer notre évangile consumériste et ses valeurs illusoires à des peuples qui en éprouvent autant le besoin que n'importe qui d'une jambe de bois. Seuls quelques revers de bourse et dysfonctionnements informatiques tempéreront nos ardeurs... Et aussi quelque chose que nous n'attendions pas du tout... Enfin « Nous »... Vous plutôt.
Une année calme en somme.
Les perspectives n'étant pas meilleures ni énormément pires que les précédentes, j'vous dis le mot de cambronne, vous en aurez bien besoin ; mézigue itou, mais la mouise, la maladie, et les emmerdes, j'suis blindé ; et bien sûr JOYEUX NOËL
Du moins si ça signifie encore quelque chose pour vous...

NDLR : toutes les illustrations sont soit mes photos soit mes créations, comme généralement.