Solidarité - paru initialement le 10 Décembre 2012 à 12:21 sur "Regards en Cage"
-
Bientôt Noël, vous vous ruez dans les magasins parce qu'il faut le faire puisque c'est écrit sur le calendrier et que la pub vous a ordonné de le faire. C'est ça la fête et que ferment leurs gueules tous ceux qui se souviennent encore de l'origine de la célébration qui fit de ce jour un symbole de victoire de la lumière sur les ténèbres non pas physiques mais intérieures. Vous dites "c'est un jour d'amour" mais vous haïssez les derniers chrétiens, les accusant de fascisme. Je l'ai lu ces derniers temps tant de fois, caricaturant chacune de leurs paroles. Vous êtes libres et fêtez... Inconscients que vos pléthores de dépenses sont autant de gifles à la figure de ceux qui souffrent et manquent de tout, même si certains ont appris à se distancier par rapport à tout cela à titre personnel. Mais ça ne change pas le sort de ceux qui crèvent de froid, ceux qui crèvent sous les bombes ou de maladie, ceux qui traînent dans la misère.
Je ne dis pas qu'il ne faut pas fêter Noël ; des repères sont nécessaires dans une société qui les perd peu à peu. Tout de même rappelons nous que ce n'est pas la fête pour tout le monde. Aujourd'hui s'ouvre une "conférence sur la pauvreté", tu parles ! Ça sera comme la conférence sur le climat : cautère sur jambe de bois et bla-bla. Seul, au cours de la seconde, le représentant philippin a pris la mesure de l'urgence. Son pays est durement touché ces jours derniers et il a pleuré le pauvre monsieur. Mais il y a quinze ans, voire moins, il m'aurait invectivé comme tant l'ont fait jusque récemment (rien que sur ma période internet, vous voulez des copies de mails ?) en raison de mes engagements écologiques. Quant à la pauvreté mes chéris, ce sera encore cautère sur jambe de bois. A quelqu'un qui sur twitter m'interpellait relativement à la faim dans le monde après que j'eusse publié le titre de mon dernier papier ; qu'il n'avait pas lu ; j'ai répondu que la solution était une question de répartition des richesses et moyens de production. Du coup il m'a bloqué en jurant qu'il ne viendrait jamais lire mon blog. Il aurait voulu que je résume la situation globale planétaire à 140 caractères ! Tant qu'on véhiculera de telles andouilles, on ne bougera pas. Sans remise en cause TOTALE, rien ne changera vraiment.
Ce n'est pas la fête pour tout le monde et les médias vous font pleurer sur telle ou telle situation en fonction des intérêts de ceux qui en profitent et suivant comment ça arrange la politique du moment. En hiver faut avoir pitié des SDF qui crèvent, mais pas le reste de l'année. A croire que les SDF ne meurent pas en été et font bombance à la saison où une majorité de foyers d'accueils sont fermés. Il y a les Roms qu'on vous désigne comme la lie de la Terre aussi... et puis, il y a les Tibétains qui crèvent dans l'indifférence. Cette nuit, lorsque j'ai relayé le problème sur FB et Twitter ça m'a valu un rejet de certains abonnés immédiatement. Il est d'ailleurs marrant de trouver parmi eux des FDG dont une qui se voulait « pour un monde plus juste », ben oui, on fait des hiérarchies dans la misère et la justice, « on » défendra la Palestine mais pas les Israéliens morts sous les roquettes ; moi je ne fais pas de distinction dans la souffrance et ma compassion va aussi bien au Palestinien qu'au Juif. Elle va aussi aux Tibétains comme aux chrétiens d'orient persécutés. Mais puisque aujourd'hui c'est le jour dont on n'en parlera pas : solidarité Tibet, je conclurai avec eux en attirant votre attention dessus. Cliquez ICI.Il n'y a pas de hierarchie dans la souffrance et à défaut de pouvoir agir matériellement, j'essaie de mobiliser des consciences. Je ne prends pas de gants pour le dire parce que je ne suis d'aucun parti, d'aucune secte et ne brigue aucun suffrage dans les urnes. Je reste libre, je n'ai donc absolument pas besoin de passer la patte sur le dos de qui que ce soit.
Pensez au colibri de Pierre Rabhi